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Comores- Développement Economique: Les îles  vont intégrer la SADC

La Communauté de Développement d’Afrique Australe* vient d’accepter la demande d’intégration des Comores au sein de son institution. Au mois d’août prochain, cette demande sera officiellement approuvée, lors du Sommet des Chefs d’Etat à Prétoria en Afrique du Sud. Cette entrée dans le développement économique de l’Afrique Australe est perçue comme une réelle opportunité. Analyse.

 

Par Houmi Ahamed-Mikidache

 

La Communauté de développement d’Afrique Australe ( en anglais Southern African Development Community)  vient d’accepter la demande des Comores d’entrée dans l’organisation. Au mois d’août prochain, cette demande sera officiellement acceptée lors du Sommet des Chefs d’Etat à Prétoria en Afrique du Sud.

Que signifie cette intégration ?

Les programmes et projets liés à la protection de l’environnement et au développement  font partie des priorités de la SADC et les Comores peuvent intégrer leur stratégie de développement durable notamment la promotion de la pêche durable, et l’utilisation des énergies renouvelables, mais aussi le développement d’une agriculture plus saine.

L’économie bleue : un enjeu considérable

D’après le manuel sur l’économie bleue, publié l’an dernier  par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), il est nécessaire d’impliquer les femmes dans le développement de l’économie bleue. Les Comores, dont la jeune population est composée plus de 50% par les femmes ont la possibilité à travers l’intégration dans la SADC de rebondir sur les recommandations et actions  de  la première conférence continentale sur l’emploi des femmes africaines organisée à Luanda (Angola) en 2015. En effet, depuis cette conférence, l’Union Africaine a établi l’Agenda 2063 qui appelle à renforcer la formation technique et professionnelle ainsi que la formation continue des femmes. L’accès à la connaissance sur l’économie bleue doit passer par l’école maternelle, primaire et secondaire, précise l’agenda 2063.

Le développement de l’économie bleue peut aussi permettre aux Comores et à d’autres pays d’Afrique de renforcer des partenariats. D’après le rapport sur l’économie bleue publié par la CEA, les partenariats peuvent favoriser le développement économique des pays impliqués et peuvent aussi aider ces pays à « combler leur lacunes financières et techniques ou l’insuffisance des infrastructures , qui les empêchent d’exploiter pleinement le potentiel de leurs ressources aquatiques ou marines. »

 

L’économie bleue peut aussi encourager les Etats à résoudre leur contentieux devant les tribunaux.  La CEA cite dans son rapport le cas de Maurice et des Seychelles. En 2008, ces deux états insulaires ont saisi en commun la Commission des limites du plateau continental du dossier des Mascareignes, un plateau d’environ 396 000 km2, situé à l’est de Madagascar. En 2012, les deux pays conclurent un accord de gestion conjointe pour exploiter ensemble les ressources marines , pêche, hydrocarbures de la zone, de manière équitable,  explique le rapport de la CEA. Depuis, l’Accord de Paris, visant à promouvoir une économie sobre en carbone, a été adopté et ratifié par de nombreux pays, notamment par les Seychelles, Maurice, Comores et Madagascar. L’utilisation des énergies renouvelables est dorénavant intégrée dans les stratégies politiques des Etats.

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Face aux pertes et dommages

Les Comores,en intégrant la SADC, peuvent faire corps avec les autres pays pour demander des financements permettant de lutter contre les changements climatiques et  faire face aux pertes et dommages.

« L’Afrique est extrêmement vulnérable aux effets négatifs du changement climatique introduit par l’homme : sur la base des tendances actuelles des émissions et des engagements pris pour les atténuer, les scientifiques pronostiquent une hausse de la température de 4  °C à l’horizon 2100, » rappelle les auteurs du rapport. Et d’ajouter : «  Si ce scénario devait se confirmer, les conséquences pour l’Afrique seraient encore plus lourdes : le caractère indispensable des mesures d’adaptation pour faire face à ces impacts attendus est déjà avéré avec une hausse des températures comprise entre 1,5 et 2 °C — seuil au-delà duquel la capacité de l’Afrique à réagir sera sérieusement réduite, » souligne la CEA. Face aux mesures, d’alerte précoce et de gestion des zones côtières, «  l’Afrique connaîtra des pertes et dommages, d’ordre économique, social et économique, » rappellent les auteurs du rapport. Mais ces pertes et dommages ont déjà lieu notamment en Tanzanie en  Afrique de l’Est. Il existe en Afrique 38 Etats côtiers dont six petits Etats Insulaires. Les Comores( Petit Etat Insulaire en Développement)  font partie de plusieurs organisations telles que la ligue Arabe, la Commission de l’Océan Indien, les Etats d’Afrique de l’Est…

 

*La Communauté de développement d’Afrique Australe ( en anglais Southern African Development Community)  regroupe l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana,  la RDC, le  Lesotho, Madagascar,  le Malawi,  Maurice, le Mozambique,  la Namibie, le Swaziland, les Seychelles, la  Zambie,  et le  Zimbabwe.

 

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