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L’Océan Indien : Le défi énergétique des îles

 

Les Etats membres de la Commission de l’Océan Indien, formés récemment  sur les questions d’énergie, dans le cadre du programme COI-ENERGIES sont dorénavant en mesure de mieux élaborer, dans leur pays respectif,  un cadre réglementaire favorisant la production d’électricité d’origine renouvelable, aussi bien dans le secteur privé que dans  le secteur public, d’après un communiqué récent publié par la Commission de l’Océan Indien ( COI). Mais tout dépend de la volonté politique  et des paramètres spécifiques aux îles. Explications.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

 

L’intégration des énergies propres dans la  stratégie politique

« Les Etats membres de la COI sont à des stades de développement très différents : les problématiques [liées à l’énergie] ne sont pas les mêmes entre les Seychelles et Madagascar et les réponses à apporter sont de différents ordres »  a déclaré Hamada Madi, Secrétaire général de la COI.Pour Jean Michel Glachant, professeur d’économie  à la Sorbonne et directeur de l’Ecole de régulation de Florence, « les îles-Etats ne peuvent pas compter sur l’appui de leurs voisins en matière énergétique, et ne peuvent donc pas combiner au mieux leurs points forts et leurs points faibles. ».

Les raisons : les îles ont une petite superficie et le réseau n’est pas stable.  « L’Indianocéanie est faite d’îles avec une plus faible stabilité énergétique et des ressources limitées. Il faut donc mettre en place des solutions adaptées, » précise-t-il. Dépendant à 80% d’énergies fossiles importées, les pays de l’Indianocéanie possèdent pourtant un fort potentiel de développement des énergies renouvelables, mais insuffisamment exploité, estime la Commission de l’Océan Indien .

Ce  secteur, selon la COI,  peut très concrètement contribuer à la croissance, à l’emploi, à l’innovation ou encore à l’atténuation des effets du changement climatique. Pour la Commission de l’Océan Indien,  la diffusion de bonnes pratiques d’efficacité énergétique pourrait apporter une réponse globale à l’enjeu énergétique. D’après la COI, ses Etats Membres   ne sont pas au même stade concernant la politique et la stratégie énergétiques, ainsi que sur le cadre dans lequel le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Quelques exemples :

Aux Comores

La récente  réforme du secteur de l’énergie par  l’Union des Comores met en exergue la volonté du gouvernement  de faire de la gestion de l’énergie, et notamment des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, une composante importante d’une nouvelle politique énergétique. Plusieurs études financées par des institutions internationales évoquent l’utilisation de la géothermie en Grande Comore et l’hydraulique à Mohéli et Anjouan. Quant au solaire et la biomasse, les études sont toujours en cours.

La Réunion ( France)

D’après le professeur Glachan,  La Réunion  teste un dispositif de batterie de 1Megawatt se substituant à la consommation quand elle est trop basse pour la production et inversement.

A Madagascar

En 2015, l’Etat malgache a mis en place une politique énergétique, préparé avec le soutien de l’Union Européenne. L’une des recommandations issue de l’adoption de cette nouvelle politique : la création d’un cadre réglementaire légal pour la promotion des énergies renouvelables.

A Maurice

La stratégie énergétique de l’île Maurice entre 2009 et 2025 intègre  les énergies solaires, éolienne, hydraulique et la biomasse comme sources viables en alternative aux sources fossiles polluantes.

Aux Seychelles

Un document de politique énergétique établi par le gouvernement seychellois recommande la mise en place  d’un régulateur énergétique indépendant et la promotion du développement du secteur des énergies renouvelables. Il propose également le développement durable du secteur de l’énergie, en se concentrant sur l’efficacité énergétique et l’énergie renouvelable pour ainsi réduire la dépendance au pétrole.

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