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One Planet  Summit: Un Sommet pour l’Action climatique

Quelques semaines après la 23ème  Conférence des Nations Unies sur le climat à Bonn, et deux ans après l’adoption de l’Accord de Paris,  la France, les Nations Unies et la Banque Mondiale réunissent à Paris plus de 4000 personnes dont une cinquantaine de chefs d’Etat, des Organisations Non Gouvernementales,  des institutions du secteur privé et publique ainsi que  des personnalités telles que Leonardo Di Caprio, Arnold Swarchzenegger, ou le prix Nobel de la paix Mohamed Yunus, dans le cadre du Sommet One  Planet Summit. Explications.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

L’organisation du One Planet Summit  à Paris a pour ambition d’intégrer de nouvelles actions pour le climat, notamment sur le plan financier,  avait précisé le président de la République Française Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, tenue à l’issue de la clôture du sommet du G20 au mois de juillet dernier.

Lors de la 23ème conférence des Nations Unies sur le climat, les pays du sud ont encore martelé la responsabilité historique des pays développés dans le financement de la lutte contre les changements climatique. Le Fonds pour les pays les moins avancés (PMA) et le Fonds d’adaptation sous le Protocole de Kyoto, des outils de financement de l’adaptation issus des accords de Marrakech et de Bonn en 2001 ont fait l’objet de discussions approfondies. Ces derniers vont servir l’accord de Paris et seront dorénavant financés en conséquence : une réussite pour l’Afrique et les pays en voie de développement  , mais la question du financement des 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 reste énigmatique. Elle n’a elle pas fait l’objet de décision,  et celle-ci est d’ailleurs reportée à la prochaine COP en 2018.

Pourquoi ce sommet a-t-il lieu à Paris ?

Ce sommet a lieu deux ans après l’adoption de l’Accord de Paris qui a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 2 voire 1,5 degrés Celsius. En amont de la 21ème conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, tous les pays membres des Nations Unies ont présenté leur plan d’action national de réduction de gaz à effet de serre, mais ces plans nationaux réunis sont insuffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Toutefois, le texte de Paris prévoit une révision de ces plans nationaux tous les cinq ans. Mais les prévisions ne sont pas bonnes.

La huitième édition du rapport annuel de l’ONU sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, publiée en amont de la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques à Bonn, révèle que les engagements pris par les pays au niveau national ne représentent qu’un tiers des réductions d’émissions nécessaires à l’horizon 2030 pour respecter les objectifs relatifs à la lutte contre les changements climatiques. 

Cependant, le rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement présente des solutions pratiques pour réduire drastiquement les émissions de CO2 grâce à des mesures d’atténuation en développement rapide basées sur des modèles existants dans les domaines de l’agriculture, des bâtiments, de l’énergie, de la foresterie, de l’industrie et des transports et aussi en intégrant la jeunesse, le secteur privé,  les villes et les différents gouvernement locaux. Des mesures fortes telles que les hydrofluorocarbones, par le biais de l’amendement de Kigali au Protocole de Montréal, et à d’autres polluants à courte durée de vie comme le carbone noir, pourraient aussi grandement contribuer à réduire les émissions de CO2.

L’Elysée rappelle que l’ urgence climatique est importante et qu’ il faut donc « dégager  des solutions concrètes ». Ce sommet sera donc le sommet des solutions où 12 engagements seront présentés sous forme d’une courte déclaration.  Les organisateurs du Sommet  l’assurent, les solutions présentées dans la déclaration finales ne seront pas du déjà vu.

Selon la présidence française, le One  Planet Summit ne poursuit pas non plus  les négociations des Conférences des Nations Unies sur le Climat: il  s’intègre dans la continuité du renforcement  de grandes coalitions entre différents acteurs du secteur privé et publiques, de la société civile ainsi que des personnalités dans la lutte contre le changement climatique. L’Afrique et d’autres continents y seront représentés par leurs chefs d’Etat. Grand absent : Donald Trump, il n’a d’ailleurs pas été invité, mais son pays sera représenté par Jamie Mc Court, la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à Paris. Le format de ce sommet est original, marqué par de nombreuses interactions. Nombreux événements parallèles auront lieu aussi  sur le financement climat et les solutions, en amont et pendant le sommet.

« Nous voulons  montrer un esprit d’innovation pour démultiplier les efforts et rappeler notre solidarité dans la lutte contre les changements climatiques, » a expliqué récemment un représentant de l’Elysée.

La solidarité

Cette solidarité est mise à mal depuis l’annonce de retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris. Première puissance mondiale et principal contributeur du fonds vert des Nations Unies pour le climat, les Etats-Unis ont affirmé au mois de juin dernier vouloir se retirer de l’Accord de Paris, et avaient annoncé quelques mois plus tôt l’arrêt du financement du fonds vert. A l’origine, les pays développés Les Etats-Unis sous l’administration Obama avait promis  3 milliards de dollars de contribution au fonds vert, mais seul un milliard a été débloqué. Le fonds vert doit pourtant être l’une des voies principales d’accès aux 100 milliards par an attendus d’ici 2020 et destinés aux pays en développement, pays touchés fortement par les conséquences des changements climatiques.

Le contenu

D’après son site internet, le One  Planet Summit sera présenté sous forme de dialogue interactif.  Il sera divisé en quatre panels. Le premier  panel sera consacré au changement d’échelle sur la finance climat pour l’action climatique, présidé par Jean Yves le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, et avec la participation du Directeur Général du Fonds  Vert, Howard Bamsey.  Ce panel a pour objectif de démontrer l’importance de l’Accord de Paris dans la finance publique et privée. Le second panel s’intéressera au verdissement de la finance. Co-présidé par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finance, ce panel présentera notamment la mobilisation des investisseurs sur les actions climat et le développement de nouveaux instruments financiers destinés à l’adaptation au changement climatique et à la réduction de l’accélération des émissions de gaz à effet de serre. Le troisième panel sera autour de l’accélération de l’action locale et régionale. Présidé par la Maire de Paris, Anne Hidalgo et marqué par la présence de Naoko Ishi, présidente du Fonds pour l’Environnement Mondial, ce panel identifiera les voies de financements innovants pour amplifier les actions climat à l’échelle des villes, Etats et régions. Le dernier panel tentera de trouver des solutions sur les politiques publiques à adopter dans le cadre de la transition énergétique et l’adaptation aux changements climatiques. Ce panel sera présidé par le Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Nicolas Hulot et verra la présence notamment d’Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement et d’Angèle Gurria, Secrétaire Général de l’OCDE. Dans l’après-midi, le président Macron organisera un segment de Haut Niveau avec les Chefs d’Etat et d’autres acteurs.

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