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Un mois après la COP 27, alors que  les négociations de la conférence des Nations Unies sur la Biodiversité se poursuivent à Montréal, les experts de la finance africaine  s’organisent pour une réponse à la pénurie d’accès au financement climat.

Explications.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

A Lomé au Togo, le journal de la finance africaine, Financial Afrik a organisé  ce jeudi une conférence sur  la compréhension et les  enjeux de la finance verte. « Les pays qui réussissent ont des objectifs quantifiés, possèdent une équipe pluridisciplinaire et maîtrisent  la langue anglaise, rappelle Seyni Nafo, ambassadeur pour climat, porte-parole du groupe des négociateurs africains de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, et orateur principal de la conférence à Lomé. Et de poursuivre  : « il est aussi important d’avoir une stratégie de financement qui intègre l’ensemble des points : le fonds vert pour le climat, le fonds pour l’environnement mondial,  et le fonds d’adaptation qui sont la base de la pyramide :  le deuxième étage ce sont les banques de développement, la BOAD ( Banque Ouest Africaine de Développement), la BEI ( La Banque Européenne d’investissement), la Banque Mondiale qui ont des financements climat avec des cibles énergies et adaptation au changement climatique, un peu plus haut vous avez les marchés de capitaux, le marché carbone, les philanthropies, encore plus haut, vous avez de la création monétaire, du  green quantitative easing ( assouplissement quantitatif) pour accélérer la transition énergétique et  la lutte contre le changement climatique. Pour le négociateur africain, il est essentiel d’intégrer l’ensemble des sources de financement mais aussi  les acteurs, en d’autres termes l’offre et la demande.  « Il est important de regarder de plus près le secteur privé, les collectivités, et les gouvernements locaux, parce que les projets et les conditions de financement à inclure sont différents», précise-t-il. Récemment, Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU-Afrique), à travers son académie africaine des Collectivités territoriales a organisé pendant 6 jours un un séminaire à Agadir au Maroc sur l’Action climatique en soulignant que seulement 10% de la finance climat bénéficie au niveau local et territorial. Pour CGLU Afrique, il est nécessaire d’augmenter le financement public en volume et en part de financement de l’adaptation et de la résilience en mobilisant 140 à 300 milliards de dollars américains par an d’ici 2030. Le séminaire recommande également le renforcement de l’architecture du financement concessionnel du climat, la nécessité d’augmenter le financement local du climat par une action localisée, la prise en compte de la localisation et la territorialisation des contributions nationales ainsi que la priorisation à l’innovation financière en augmentant le financement du secteur privé dans l’action climatique. Lors de cette rencontre au Maroc, il a été rappelé que 80% du financement pour le climat en Afrique provient des ressources publiques. La solution pour le négociateur africain Seyni Nafo est d’avoir des institutions et des personnes qui travaillent et comprennent au quotidien la finance climat et font le lien entre l’offre et la demande.   « Il faut des acteurs de marché, des  développeurs de projets,  des banques ’investissement, des banquiers d’investissement pour le climat : c’est la classe qui n’existe pas  sur le continent,, » conclut-il à Lomé.

Un Forum autour du financement du développement durable

A Nairobi au Kenya,  la Banque de commerce et de développement de l’Afrique orientale et australe (BDT), une institution financière de développement régional créée en 1985 pour financer et favoriser le commerce aux projets d’infrastructures, organise depuis ce jeudi avec la Banque européenne d’investissement (BEI) un Forum autour du financement du développement durable.

«  Cette année,  le forum vise à discuter des meilleures pratiques et à améliorer les investissements ciblés, cruciaux pour relever les défis comme les sécheresses et les phénomènes météorologiques extrêmes, les chocs énergétiques, ainsi que la sécurité alimentaire dans la région, » a déclaré Thomas Östros, le président de la Banque Européenne d’Investissement ( BEI).  Et de conclure : « La BEI et la TDB s’engagent à travailler en étroite collaboration avec des partenaires financiers pour identifier les défis, partager les solutions et enrichir l’expertise financière spécialisée qui peut renforcer l’impact des investissements privés en Afrique de l’Est. »
Pour sa cinquième édition, ce forum se consacre essentiellement à la réponse aux défis du changement climatique et se concentre sur l’amélioration du financement et de la résilience climatique, en envisageant de débloquer des investissements pour mieux répondre aux défis socio-économiques et climatiques en Afrique de l’Est.

Lancement officiel du produit d’assurance paramétrique

Retour en Afrique de l’Ouest, la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC) a annoncé aujourd’hui le lancement officiel du produit d’assurance paramétrique contre les risques épidémiques à fort impact ainsi que la participation du Sénégal en tant que premier pays africain à adhérer à ce nouveau mécanisme de financement innovant.

Cette information fait suite  à la demande des ministres africains des finances en 2015, à l’ARC de développer un produit pour répondre aux rapides besoins de financement des pays afin de contenir les épidémies de maladies infectieuses à fort impact, et compléter les efforts du Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (Africa CDC). Il y a deux ans, une police d’assurance  paramétrique a été créée contre les phénomènes climatiques extrêmes en Afrique de l’Est. Quel est le bilan de cette police d’assurance dans la région ? La population et le secteur privé africain ont-ils facilement accès ?

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