G20- Climat- La Turquie menace de ne pas ratifier l’Accord de Paris

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G20- Climat- La Turquie menace de ne pas ratifier l’Accord de Paris

Quelques heures après la fin du G20, la Turquie menace de ne pas ratifier l’accord de Paris. La question financière, plus précisément l’accès au fonds vert pour le climat destiné aux pays en voie de développement?  serait la principale cause. Mais le président Recep Tayyip Erdogan a évoqué un autre point. Explications.

09-07-2017

Par Houmi Ahamed-MikidacheFlag_of_Turkey.svg

« Après la décision prise par les Etats-Unis, notre position va dans la direction d’une non ratification par le parlement », a déclaré le président de la République de Turquie,  M. Recep Tayyip Erdogan lors de sa conférence de presse à l’issue du sommet du G20.

Toutefois la Turquie ne serait pas  climatosceptique dans l’ensemble.  » Il n’y a pas de voix unifiée sur le climat, » avait répondu  Mme Semra Cerit Mazlum,  professeure associée à l’Université de Marmara à Istanbul, lors d’une interview publiée au mois de novembre 2015, par le journal Hurriyet Dailynews.

Le communiqué final du G20 affirmant que les Etats-Unis vont continuer à avoir recours aux énergies fossiles est-il le leitmotiv de la Turquie ?

«  Certains ministres pensent  que la réduction des émissions va baisser la croissance économique et pensent que la demande internationale est injuste, » avait-elle fait remarquer Mme Cerit Mazlum durant son interview .

A Hambourg, lors du G20, les dirigeants de la planète ont pris note des conclusions du rapport de l’OCDE , publié au mois de mai dernier, intitulé “Investing in Climate, Investing in Growth” (Agir contre le changement climatique peut stimuler la croissance économique) et s’engagent à respecter le principe de responsabilités communes et différentiées.

Le rapport de l’OCDE montre que les mesures de lutte contre les changements climatiques pourraient accroître le PIB des pays du G20 de 1% d’ici 2021 et de 2,8% d’ici 2050. Les mesures d’élimination de certains effets des changements climatiques tels que les inondations côtières pourraient augmenter le PIB des pays du G20 de 5% net.

Selon Mme Cerit Mazlum, la Turquie est consciente des problèmes causés par le changement climatique. « C’est une certitude, des mesures sont nécessaires: mais le discours officiel est basé sur le fait que le niveau de développement n’est pas suffisant pour répondre aux attentes, »  avait-elle expliqué. Ce professeure, directrice du centre de recherche et de relations internationales (MURCIR en anglais) d’Istanbul,  rappelle que la Turquie n’est  devenue membre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques qu’ en 2005. D’après la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatique, la Turquie, membre de deux catégories de pays développés, se devait de répondre à l’assistance financière et technologique aux pays en voie de développement. Mais elle n’a pas approuvé ce positionnement  des Nations Unies.
«  Pendant ces dernières  25 années, la Turquie a essayé de sortir de ces deux annexes  pour pays développés et a réussi à s’extraire de l’Annexe 2, ” avait conclu la professeure.

Lors de la COP 21, la Turquie a émis le souhait d’avoir accès au fonds vert pour le climat de l’ONU. Mais, selon le président Erdogan, la France, pays hôte et présidente de la COP 21,  n’a pas tenu compte de cette demande.

Pour Mme Cerit Mazlum, la principale préoccupation de la Turquie est de sécuriser son assistance financière  et technologique pour sa politique de réduction de gaz à effet de serre. « La Turquie est déjà acceptée comme un pays qui peut recevoir un soutien jusqu’en 2020, et bénéficie actuellement de l’appui de la Banque Mondiale et de l’Union Européenne, mais elle souhaite que cela soit permanent, » avait souligné la directrice du centre de recherche et de relations internationales (MURCIR en anglais) d’Istanbul.

 

 

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