YOUR VOICE BY ERA ENVIRONNEMENT
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Election présidentielle aux Comores: la population en attente de solutions
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Dimanche 24 Mars, plus de 300 000 comoriens ont été appelés aux urnes dans le cadre de l’élection présidentielle en Union de Comores. Au lendemain de ces élections très difficiles , ERA ENVIRONNEMENT revient sur les attentes de la population dans certaines localités. Rencontres.

 

Ecoutez Ilias Ibrahim Mzahahé , Agriculteur, de Nioumadzaha Bambao, une localité du sud de la Grande Comore (Union des Comores).

 

 

 

 

 

 

Amina Djoumoi, Nioumadzaha Bambao

Pour cette mère de sept enfants, la ville de Nioumadzaha Bambao ne souffre de pas de la faim.Mais la seule difficulté est le manque d’intérêt des jeunes pour l’agriculture.

Era Environnement:  Aujourd’hui vous  votez, que pensez-vous du rôle de la jeunesse dans les activités liées à  l’agriculture  à Nioumdzaha Bambao?

Amina Djoumoi: Un de mes enfants cultive de temps en temps et depuis quatre nous ne manquons de rien. Nous vivons du manioc et des bananes qu’il cultive. Mais aucun de mes enfants travaillent. Moi, je vend du bois et je vend ce que mon fils cultive. Grâce à Dieu,  je n’ai jamais mendié pour manger.

A Nioumadzaha Bambao, vous avez de l’Ylang Ylang, de la Vanille et du Girofle, n’est-ce pas ?

Oui, on a beaucoup de vanille et aussi du manioc, des bananes. On ne souffre pas. Mais ce qui nous gêne c’est de voir nos enfants sans activités, ne désirant pas cultiver. Parce qu’ils se sentent « patrons ». Ils pensent que cultiver n’est pas propre. Seul 1 jeune sur 10 est intéressé par l’agriculture ici. J’ai sept garçons. Regardez ce jeune, c’est mon fils. Depuis le début de la campagne, je ne l’ai pas vu. Je ne sais pas quel est le

candidat favori, mais…j’espère qu’il se portera bien si Dieu le veut.

 

Elamine Mohamed Ahmed- Dembeni, Etudiant.

Que représente Dembeni en termes de ressources naturelles?

Dembeni regroupe plusieurs communes. Dembeni est une zone d’agriculteurs et d’intellectuels. Notre agriculture est basée, entre autres,  sur la culture de la tomate, du manioc.

Les Comores, Petit Etat Insulaire en Développement, sont victimes de changement climatique. Concrètement, comment le vivez-vous à Dembeni?

Le changement climatique est visible. Les saisons ne sont plus respectées. La saison du fruits à pain et des jacquiers est décalée. On les retrouve aussi  pendant le mois du ramadan. La période des tomates est aussi inversée. On se retrouve avec des décalages importants. Et c’est lié au dérèglement climatique.

Nous sommes aujourd’hui au premier tour de l’élection présidentielle quelles sont vos attentes par rapport aux difficultés que vous vivez ici avec le changement climatique ?

Dans le bavou de Gongwe, où nous nous trouvons, nous n’avons jamais vu de projet lié à l’eau. Mais, grâce à Dieu, notre diaspora nous soutient et a construit de nombreuses citernes. Nous buvons l’eau de puits. Dans chaque village aux Comores, vous verrez d’ailleurs de nombreuses citernes. Nous ici, nous sommes nés avec les citernes. Ces citernes ont été construites par la force de nos oncles, agriculteurs, cultivant la tomate, et la vanille. Leurs activités ont permis à nos compatriotes de quitter le pays et de développer par la suite notre village par la construction de maisons et de citernes. Mais, ici, tout le monde ne boit pas de l’eau de puits.   Ceux qui disposent de moyens financiers achètent de l’eau en bouteille.

Qu’attendez-vous de cette élection?

Ici, on aime bien  cultiver. Nous avons tout de même des terres fertiles et nous souhaitons que l’agriculture soit développée afin que nous puissions être encadré pour exercer un métier.  Moi, j’ai fait des études dans le domaine de l’agronomie, et je viens de déposer mon dossier pour effectuer un stage. J’attends.

Courani Ya Sima- Said Yassine Said Ibrahim:  Notable , responsable du village

ERA ENVIRONNEMENT: Que pensez-vous de l’intégration des jeunes dans l’agriculture à Courani Ya Sima ? Votre vote aura-t-il un impact sur l’avenir des jeunes du village ?

Said Yassine Said Ibrahim: Notre agriculture n’avance pas. Il y a des problèmes, parce que nous ne sommes pas soutenus, notamment dans l’exploitation de la vanille. On nous a pourtant constitués en association, mais cela s’est vite éteint. Nous n’avons pas bénéficié d’encadrement. Nous prions pour que ces votes se passent bien. On sait bien que Courani est une ville ouverte : tout le monde a sa place et tout le monde est bien accueilli ici. Mais nous sommes tout de même marqués par un échec : nos jeunes n’ont pas passé le brevet des collèges ainsi que le baccalauréat l’an dernier. Plus de 400 élèves n’ont pas pu passer le Brevet des Collèges et le Baccalauréat. C’est une grande perte. Nous votons parce que nous voulons la paix.

 

 

 

 

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