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COP 22: Agriculteurs: les oubliés des négociations se sont exprimés

 

 A l’issue de la COP 22, les Etats ne sont pas parvenus à s’accorder sur un texte sur l’agriculture. Or , 90% des plans  nationaux  présentés l’an dernier , destinés à évaluer les émissions de gaz à effet de serre, lors de la COP 21  intègrent cette notion. Les agriculteurs, grands oubliés permanents des négociations, se sont pourtant exprimés à Marrakech.  Explications.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

Tabi Joda: pour l’agriculture coûte que coûte

Dr Tabi Joda, basé au Cameroun, travaillant entre le Cameroun et le Nigeria, milite pour une meilleure reconnaissance du métier d’agriculteur en Afrique. Cette année, il a même initié une campagne de plantation d’arbres  dans le nord ouest du Nigéria , avec son organisation non gouvernementale GreenAid.  Dans cet entretien accordé aux Nations Unies, pendant la COP 22,  cet  agriculteur  décrit les conséquences des changements climatiques  dans son pays :  Famine, insécurité alimentaire et migration .


 

 L’Initiative Triple A: un levier de développement pour l’Afrique

C’est l’une des mesures phares retenues en marge des négociations lors de la COP 22. Les négociations, cette année, n’ont pas permis d’établir une décision claire sur l’agriculture. Mais, l’initiative d’ Adaptation de l’Agriculture Africaine est considérée en quelque sorte comme le rempart de l’Afrique. Le Maroc a placé l’agriculture au centre des actions de la Conférence de l’ONU sur le Climat. Lancée en Avril 2016, cette initiative marocaine avait pour ambition de réorienter le débat du financement de l’adaptation de l’Agriculture en Afrique.  28 pays, au départs s’étaient prononcés pour promouvoir et favoriser la mise en œuvre de projets concrets et innovants . Exemples :  gestion des sols,  maîtrise de l’eau agricole, gestion des risques climatiques et de renforcement des capacités et solutions de financement. L’initiative Triple  A est soutenue dorénavant par toute l’Afrique.

Toutefois, pendant la COP 22, l’Afrique et les Pays en développement en général n’ont eu droit qu’à une déclaration: la déclaration de Marrakech, un  texte lu par le négociateur en chef du Maroc, Aziz Mekouar, devant les Parties où  il est indiqué que les Etats devraient  » renforcer et soutenir les efforts pour éradiquer la pauvreté, assurer la sécurité alimentaire, et prendre des mesures rigoureuses pour lutter contre les défis des changements climatiques dans le domaine de l’agriculture. »

Les annonces

Avant la COP 22,  le président de la Banque Africaine de Développement, Akinwumi  Adesina avait  annoncé un investissement  de  24 milliards USD au cours des dix prochaines années pour appuyer  la transformation agricole dans le continent pour mettre fin à la pauvreté en Afrique.  Autre annonce : le 17 novembre dernier, le  Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime du Maroc, a signé , au titre de l’Initiative AAA, un protocole d’entente avec le « Land Degradation Neutrality (LDN) Fund ». Un protocole lancé par la Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la Désertification, en coopération avec le gestionnaire d’investissements responsables Mirova. Son objectif: aider les petits exploitants agricoles à restaurer les terres dégradées et  éviter de nouvelles dégradations des sols fertiles en Afrique. De fait, il  permettra au futur Fonds LDN d’identifier des investissements potentiels par le biais de l’initiative AAA. Le 30 Septembre dernier, une  rencontre de Haut Niveau a  marqué   le point de départ de la campagne  sur les réseaux sociaux  « #WEAAARE ».

 

 

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