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COP 22- ONU-Assemblée Générale  : leadership marocain

En marge de la soixante et onzième Assemblée Générale de l’ONU, nombreux événements ont été consacrés à la finance climatique. Suprise: l’entrée en vigueur de l’accord de Paris pourrait intervenir rapidement. Explications.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

Accord de Paris : Ratification

A New York, en marge de la 71 ème Assemblée Générale des Nations Unies, trente pays ont déposé leurs instruments de ratification. A ce jour, 60 pays ont ratifié l’accord de Paris dont le Maroc, pays hôte de la COP 22. Cela représente 47,5 des émissions de Gaz à Effet de Serre ( GES). Plus que 7,5 % d’émissions à rassembler pour franchir le seuil requis soit 55%. Plusieurs pays ont annoncé  leur volonté de ratifier le texte rapidement . L’Inde, troisième plus gros émetteur de GES devrait ratifier l’accord le 2 Octobre prochain. La Chine et les Etats Unis ont ratifié le texte de Paris au début de ce mois. (Regardez le reportage d’Hippolyte  Agossou)

Wide of the Hall while PGA opens the meeting. Year 1: Event to mark the anniversary of the adoption of the 2030 Agenda and the Sustainable Development Goals
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Year 1: Event to mark the anniversary of the adoption of the 2030 Agenda
and the Sustainable Development Goals

Energie : Afrique/PMA
Une liste de 240 projets d’accès aux énergies renouvelables en Afrique a été présentée sous forme de rapport par Ségolène Royale, présidente de la COP 21, lors d’une réunion de chefs d’Etat africains sur l’initiative africaine pour les énergies renouvelables. Présences remarquées : François Hollande, président de la France et Salaheddine Mezouar ,Ministre des Affaires Etrangères du Maroc et président de la COP 22. Lancée en marge de la COP 21 l’an dernier, cette initiative a pour ambition de permettre à l’Afrique d’atteindre 10 gigawatt d’énergies renouvelables en 2020 et 300 gigawatt en 2030. D’après le rapport, les 240 projets représentent une capacité renouvelable de plus de 45 GW, avec notamment 13 projets de géothermie, 58 projets d’hydroélectricité, 62 projets solaires ; 16 projets éoliens ; 35 projets combinant plusieurs technologies ; 4 stratégies nationales (solaire et éolien).photo-b

10 milliards de dollars ont été mobilisés par les bailleurs (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Etats-Unis d’Amérique, Royaume-Uni, Union européenne, Suède, Pays-Bas) sous forme de promesse au mois de décembre dernier. D’après la présidence de la COP 21, un financement de 4,5 milliards d’euros a permis l’installation de 5,7 GW d’énergies renouvelables, en quelques mois.

Le rapport énumère 10 recommandations pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables sur le continent :

1. Identifier une liste de projets prioritaires à mettre en œuvre d’ici 2020, et des projets à démarrer avant et pendant la COP22.
2. Rassembler les partenaires autour de chaque projet pour diviser les responsabilités.
3. Initier un dialogue sur l’initiative et les projets avec le secteur privé.
4. Renforcer la citoyenneté participative en matière d’énergie.
5. Impliquer les femmes africaines dans les énergies renouvelables.
6. S’appuyer sur l’Alliance solaire internationale lancée à la COP21, sur l’Alliance mondiale pour la géothermie.
7. Mettre en place des instruments financiers innovants, tel que le mixage prêts-dons.
8. Anticiper le changement climatique dans les projets.
9. Consolider l’unité de mise en œuvre indépendante de l’initiative, hébergée et soutenue par la Banque Africaine de Développement.
10. Finaliser une cartographie des initiatives et programmes existants.

Lors du forum d’Affaires Afrique-Etats-Unis, le gouvernement américain et ses partenaires de Power Africa ont annoncé à New York plusieurs  engagements qui représentent plus de 1 milliard de dollars d’endettement et de financement. Cela  concerne des contrats visant à développer l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne.

Trois ans après le lancement de l’initiative américaine pour l’accès à l’énergie en Afrique, les États-Unis  affirment être  en voie d’honorer leur engagement initial de mise à disposition de 7 milliards de dollars sur une durée de cinq ans. D’après le bureau des communications de Power Africa, l’engagement initial du gouvernement des États-Unis à hauteur de 7 milliards de dollars a mobilisé plus de 52 milliards de dollars d’engagements supplémentaires provenant d’autres parties, dont plus de 40 milliards de dollars du secteur privé. Ces fonds seront investis dans la génération et la distribution d’électricité en Afrique subsaharienne.

Quel sera le rôle de la Banque Africaine de Développement?

Le 21 septembre, le président du groupe des Pays les Moins Avancés à la CNUCC, Tosi Mpanu Mpanu a modéré un événement parallèle sur l’initiative d’accès aux énergies renouvelables dans les Pays les Moins Avancés. Cette initiative, soulignée et saluée lors de la conférence sur le climat à Bonn, doit être annoncée à Marrakech lors de la COP 22. Le groupe des Pays les Moins Avancés est composé de 48 pays dont 34 sont en Afrique.tosi-mpanu-mpanu

A Bonn, le président des PMA a affirmé sa volonté d’ intégrer les Pays les Moins Avancés dans la transition énergétique globale.

 

 

 

 

 La lutte pour le financement
Lors de l’Assemblée Générale de l’ONU, le Ministre des Affaires Etrangères du Maroc et président de la COP 22, Salaheddine Mezouar a exposé les priorités de la conférence de Marrakech. La présidence de la COP 22 se penchera particulièrement sur l’agenda de l’action, les outils d’aide pour les pays en développement, ainsi que le transfert de technologie et la mobilisation des pays qui n’ont pas encore ratifié l’Accord de Paris.

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« La COP22 sera une conférence pour l’action pour les pays les moins avancés, particulièrement les pays insulaires qui sont les premiers impactés par les effets du changement climatique,» a-t-il précisé lors d’une conférence de presse. L’Afrique constituera le maillon essentiel de cet événement international . « L’Afrique est l’une des régions les plus affectées par le changement climatique, et celle qui a le plus besoin d’assistance et de soutien financier pour renforcer ses capacités d’adaptation ,» a-t-il ajouté.

A New York, la Ministre déléguée en charge de l’environnement et championne pour le Climat, Hakima El Haité a annoncé à New York le lancement d’une initiative mondiale pour le financement de l’adaptation. Le financement climat, marqué par la levée des 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour financer les projets d’adaptation et d’atténuation, sera au centre des négociations.

Dans la capitale américaine, la ministre marocaine a réuni 70 investisseurs d’impact et représentants d’organisations philanthropiques, parmi lesquelles la Fondation Rockefeller, la Fondation des Nations Unies, Acumen Fund et Mercy Corps Ventures. Mme El Haité va mettre en en place, conjointement avec l’autre championne, Laurence Tubiana, une coalition mondiale réunissant des investisseurs, des entrepreneurs, des fondations, des organisations philanthropiques et des acteurs du secteur privé, en faveur de l’adaptation au changement climatique. Cette coalition permettra d’identifier les meilleures pratiques à mettre en place pour développer le financement de projets d’adaptation bancables au profit des populations les plus vulnérables.

Mme El Haité  a aussi représenté le Maroc à la cérémonie d’ouverture de la Climate Week NYC 2016, un événement majeur qui rassemble des personnalités du monde des affaires, de la sphère publique et de la société civile qui mènent la transition vers une économie à bas carbone.hakima-el-haite

 « 2016 doit rester dans l’Histoire comme l’année de l’Action. Si avec l’Accord de Paris nous savons comment mettre en place un cadre de vie qui n’abîmera plus la planète, c’est maintenant, ici, comme en novembre, lors de la COP22 à Marrakech, que nous devons travailler pour répondre aux attentes de l’humanité vis-à-vis de ses leaders concernant l’opérationnalisation de l’Accord et son application, » a-t-elle déclaré.

Lors d’une conférence de presse,  la ministre s’est prononcée pour la ratification rapide du protocole de Montréal qui vise à protéger la couche d’ozone , à réduire notamment l’utilisation de gaz à effet solides présents principalement dans les réfrigérateurs, les climatiseurs, aérosols… Ces gaz contribuent  aux changements climatiques.

En amont de la COP 22, prévue du 7 au 18 novembre, le  Rwanda accueillera, les 14 et 15 octobre à Kigali, la prochaine réunion sur l’amendement du protocole de Montréal.

 

 

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