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COP 22-Comores- Les océans: « L’Afrique et  Oman, c’est une longue histoire »- Vice-Ministre omanais Hamed Said Al Oufi

Diplômé d’un PHD,   gestion des pêches et économie,  obtenu à l’Université de Hull en Angleterre,  Dr. Hamed Said Al Oufi est Vice- ministre de l’Agriculture et des pêches du Sultanat d’Oman depuis une décennie. Spécialiste du développement et de la mise en œuvre de projets spécifiques à la pêche, M. Said Al Oufi,  revient en marge de la conférence ministérielle des économies des océans, sur l’importance des ressources halieutiques et les relations historiques entre l’Afrique et Oman. Au mois de décembre prochain, Oman et les Comores organisent une conférence internationale sur Oman et l’Afrique intitulée « Oman et les relations avec les Etats de la Corne de l’Afrique ».

Depuis les années 70, le Sultanat d’Oman se dote d’une économie diversifiée , introduite par le Sultan Qabous Bin Said. Depuis 1976, le Sultanat a adopté des Plans quinquennaux visant à préserver la stabilité de la position financière et économique d’Oman, à travers un équilibre de développement des différents gouvernorats.Les secteurs de l’agriculture et la pêche ont un rôle important dans le quotidien des omanais. Nombreux sont les omanais à vivre de ces secteurs.  Ces secteurs  représentent  406,1 millions de Rial Omanais du Produit Intérieur Brut  d’Oman en 2014, soit une hausse de 9,4 pour cent sur le chiffre de 371,2 millions enregistré en 2013. Avec une croissance de 2% par rapport à 2013, le secteur de l’agriculture est  passé de 1.484,000 tonnes d’exportation en 2013 à 1,515 000 tonnes de produits en 2014. Cette croissance est liée, selon le gouvernement, a une meilleure productivité des surfaces consacrées aux légumes ( 313,000 tonnes en 2013 à 335, 000 tonnes en 2014), par l’usage des technologies  modernes. Avec 211 000 tonnes de poissons pêchés en 2014 contre 206 000 tonnes en 2013, le secteur de la pêche est en légère hausse. C’est l’un des principaux vecteurs économique du pays. La pêche issue de technique traditionnelle représente  98% de la production. Attaché à l’environnement, le Sultanat d’Oman interdit le chalutage de fond, technique néfaste aux stockage et à la préservation de l’écosystème marin.

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Dr Hamed Said Al Oufi Vice- Ministre de l’Agriculture et des Pêches du Sultanat d’Oman

 

Entretien.

 

 

Eraenvironnement.com: Comment votre population comprend les questions de pêche ?

 

Dr Hamed Said Al Oufi:Oman a une très forte culture de pêche. Pendant très longtemps Oman dominait l’Océan Indien dans le commerce maritime.   Oman a travaillé  dans le monde entier,  avec des pays comme l’Inde, la Chine, et le continent africain. Cette culture a été transmise à travers les générations. La pêche est donc est très appréciée par la jeune génération à Oman. Surtout de nos jours, avec les efforts du gouvernement de diversification pour s’éloigner des énergies fossiles. .Nous faisons le nécessaire pour que les revenus venant des pêches soient égaux aux  revenus des autres secteurs.

 

Qu’en est-il de l’aquaculture ?

 

L’aquaculture est assez jeune chez nous. Nous n’avons pas de ferme d’élevage de poissons à Oman. Mais, nous avons lancé le projet il y a cinq ans. Et nous nous formons  nos jeunes avec une expertise internationale. Nous avons besoin d’expertise internationale pour orienter nos affaires, pour nous aider à peaufiner  nos projets.

 

Parlons de votre stratégie en Afrique. Une importante délégation omanaise s’est rendue en Tanzanie puis aux Comores. Que recherchez-vous en Afrique ?

 

Historiquement, il y a une très forte relation entre les Comores et Oman. Nous voulons renforcer cette relation. Nous voyons le potentiel de l’Afrique et la croissance dans ce continent. Tout le monde s’intéresse à l’Afrique. Nous voulons saisir cette opportunité et maintenir ce lien.  L’Afrique et  Oman, c’est une longue histoire. Il y a des liens très forts entre l’Afrique et Oman, des liens familiaux, commerciaux.

 

 

Il va y avoir une importante conférence au mois de décembre aux Comores sur Oman et l’Afrique.Quelle leçon tirez-vous de la conférence de Maurice sur l’économie des Océans?

 

Le potentiel est énorme. Il faut savoir quel est le cadre adéquat. Il faut connaitre le cadre adéquat pour appuyer la venue d’investisseurs et pour savoir comment financer les projets. Le secteur privé viendra forcément par la suite. Il faut aussi penser aux financements  innovants de projets et tenir compte des banques de développement, des titres obligataires et autres facilités.

 

Mais comment s’assurer que l’argent des investisseurs finance réellement des projets en faveur de l’environnement, par les titres obligataires bleus ?

Les titres obligataires bleus* sont des moyens utilisés par les entreprises pour  récolter des fonds. Cet argent doit être utilisé pour des projets durables, centrés sur les océans, pour protéger les écosystèmes marins.

 

Que pensez-vous du positionnement des Océans dans l’économie sobre en carbone ?

 

Pendant très longtemps, les océans ont été placés en marge des discussions de développement.  On a mis l’accent sur la pêche et l’aquaculture. A noter qu’Oman est le premier pays du monde arabe et le 8ème pays au monde à ratifier la convention contre la pêche illégale. De nos jours,  les organisations locales, régionales et même internationales comme la FAO se positionnent pour un cadre légal des économies des océans, pour utiliser le potentiel de la mer. La Banque Mondiale fera partie des partenaires, organisateurs de l’événement sur les océans pendant la COP 22.

Propos recueillis par Houmi Ahamed-Mikidache

  • Titres obligataires ou Obligation verte ou bleue : financer des projets à vocation environnementale, à faible émission de CO2

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