Congo: La littérature peut-elle sauver le bassin du Congo?

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Par Houmi Ahamed-Mikidache

«  La littérature peut-elle sauver le bassin du Congo » est  le titre de la thèse présentée vendredi 11 mars par le  camerounais Kenneth Toah Nsah, 33 ans, à l’Université Aarhus du Danemark et accessible en ligne sur zoom.

Cette thèse reprend des textes littéraires en lien avec le bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale humide du monde après l’Amazonie.

A travers une analyse pointue, l’auteur examine le contexte  de la pollution, l’urbanisation non-structurée, et ses conséquences sur les droits,  la santé humaine et  environnementale.«  La littérature peut aider à démêler les hypothèses erronées et les mythes tels que l’idée coloniale d’une Afrique édénique qui sous-tend la conservation des forteresses que sont les grands parcs dans le bassin du Congo, perpétuant ainsi le colonialisme et l’impérialisme vert par le capitalisme néolibéral, sapant les systèmes de connaissances autochtones et provoquant diverses formes d’injustice environnementale, » précise l’auteur dans le résumé de sa thèse.

Echo au rapport du GIEC

Cette thèse fait ainsi écho au dernier rapport du Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui  indique, entre autre la nécessité d’utiliser les connaissances traditionnelles dans la lutte contre le changement climatique et l’intégration d’une politique d’adaptation au changement climatique dans les villes.

Pour l’auteur, cette littérature constitue un moyen important pour répondre aux préoccupations climatiques et écologiques dans le bassin du Congo et au-delà. Cet argument, selon ce spécialiste de la littérature comparée, repose en particulier sur la capacité de la littérature à représenter la complexité, à mettre en lumière diverses formes d’injustice, à sensibiliser sur les enjeux écologiques, à éduquer divers publics et à influencer les transformations comportementales.

Des textes littéraires engagés

«  Largement située dans le champ de recherche des humanités environnementales (HE), ma thèse s’appuie principalement sur l’écocritique postcoloniale et l’activisme littéraire environnemental, à travers  des textes littéraires,  principalement des pièces de théâtre et des romans, et parfois des poèmes, écrits en anglais et en français par dix écrivains de cinq des six principaux pays du bassin du Congo :  le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), la République du Congo (Congo-Brazzaville), la République Démocratique du Congo (RDC) et le Gabon, » explique le jeune homme .  Et d’ajouter : «  les textes littéraires et leur analyse écocritique  ont un rôle crucial à jouer pour sauver le bassin du Congo de la perte de la biodiversité, du changement climatique et de la dégradation écologique. »

Les dix auteurs dont les oeuvres sont analysées sont Assitou Ndinga (Congo-Brazzaville), Athanasius Nsambu Nsahlai (Cameroun), Ekpe Inyang (Cameroun), Étienne Goyémidé (RCA), Gaston-Paul Effa (Cameroun), Henri Djombo (Congo-Brazzaville), In Koli Jean Bofane (RDC), Nadia Origo (Gabon), Osée Colins Koagne (Cameroun) et Patrice Nganang (Cameroun). 

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