Comores: Efforts « tous azimuts » pour vaincre le déficit énergétique

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D’après la Banque Africaine de Développement ( BAD), l’Union des Comores est le pays d’Afrique qui a le plus fort taux de perte d’énergie et le plus faible taux de recouvrement des coûts.

 

 

 

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A/ Moroni/ Houmi Ahamed-Mikidache

Anadolu Agency (31/03/2015)

Les Comores déploient des efforts tous azimuts auprès de leurs partenaires internationaux pour vaincre la crise énergétique qui mine l’économie du pays depuis plusieurs années.

D’après la Banque Africaine de Développement (BAD), L’Union des Comores est le pays d’Afrique qui a le plus fort taux de perte d’énergie et le plus faible taux de recouvrement des coûts. 48 % de l’électricité produite est perdue et 33 % seulement de l’énergie vendue est effectivement payée, selon des estimations de l’institution africaine.

Ce constat sur la crise énergétique aux Comores a été rapporté en marge d’une réunion de haut niveau tenue à Abidjan, au siège de la Banque Africaine. Co-organisée par le gouvernement des Comores et les principaux partenaires techniques et financiers de l’archipel, cette conférence fait suite à la visite aux Comores du président de la BAD, Donald Kaberuka, au mois de février dernier.

Pour faire face aux différents défis de l’accès à l’énergie aux Comores (coût de production élevé, coût de la maintenance du réseau, faible taux de recouvrement…), les partenaires financiers se sont engagés, mercredi dernier, sur différents projets.

La Banque s’engage à appuyer, notamment, le secteur de l’énergie aux Comores dans le cadre du  Projet « Pasec »,  pour la réhabilitation du réseau, d’ un montant de 20,7 millions de dollars. La Banque Mondiale fournira de son côté, 5 millions de dollars pour améliorer la gestion commerciale de la société comorienne de l’eau et de l’électricité, Ma-Mwe.

La Banque Islamique va, elle, soutenir la société nationale d’hydrocarbure (SCH), à travers un fonds renouvelable, dont le montant n’a pas été précisé, qui assurera l’approvisionnement continu de l’électricité dans le pays. La Banque Islamique envisage d’assister le pays par un plan de financement. Elle fera venir des experts aux Comores qui relateront des expériences de pays ayant vécus une situation similaire.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement ( PNUD) va, lui, poursuivre son soutien en développant les ressources géothermiques. Il a également proposé d’établir un fonds fiduciaire pour mobiliser les ressources financières destinées au secteur de l’énergie. En plus de ces initiatives, l’Union des Comores va bénéficier de la coopération Sud-Sud. Durant la conférence, la Côte d’Ivoire a fait part de son expérience et des leçons qu’elle a retenues du  plan de redressement du secteur de l’énergie.

« Nous sommes engagés avec l’Inde dans le cadre de l’utilisation de l’énergie au fioul lourd et nous envisageons d’utiliser les énergies renouvelables, dont surtout le solaire, avec l’importation d’équipement matériel  » a déclaré à Anadolu le Vice-Président comorien chargé du ministère des Finances et de l’Economie, Mohamed Ali Soilihi.

Il explique: « Ce projet d’un montant de 43.5 millions USD sur trois ans n’a commencé que cette année. Le fioul contraiement aux énergies renouvelables peut être utilisé à moyen terme, alors que l’exploitation géothermique est sur du long terme. Si on s’aperçoit que les énergies renouvelables nous permettent d’avoir des coûts moins élevés, on ferait alors le choix des énergies renouvelables. »

Les Comores, membres de la Ligue des Etats arabes depuis une vingtaine d’années, ont pu également bénéficier d’un soutien arabe pour résorber les déficits énergétiques.

« Nous sommes appuyés par les fonds arabes depuis 2012-2013.Nous envisageons de voir les différents bailleurs arabes à travers le FADES, [le Fonds Arabe pour le développement économique et social].Cette institution vient de nous accorder 7 millions USD pour aider les Comores dans le cadre d’un appui energétique. » se réjouit le vice-président comorien.

Les Comores souffrent d’une crise énergétique depuis de nombreuses années. Les délestages et les pénuries d’eau sont fréquents et ont fait l’objet de contestations récentes. Un rapport de préparation à la réunion de la BAD, remis récemment à Anadolu indique que «le taux d’accès à l’électricité, mesuré par le raccordement des habitations, serait de l’ordre de 60% en Grande Comore, 50% à Anjouan et seulement 10% à Mohéli (les trois îles des Comores). Le taux d’accès réel à l’électricité serait de 30% ».

Le réseau d’électricité, assez vétuste, datant de 1970, manque d’entretien et il y a de ruptures fréquentes de stock d’hydrocarbures. La Ma-Mwe fait face a des problèmes répétitifs de gestion (dettes cumulées)  et «ne peut assurer l’approvisionnement en hydrocarbures stable au niveau national», précise le rapport.

D’après le même rapport de la BAD, aux Comoresles subventions directes et indirectes au secteur de l’énergie (électricité et produits pétroliers) s’élèvent à plus de 3 milliards de francs comoriens par an, soit environ 7 millions de dollars US. Les usagers ont accès à l’électricité environ 5 heures tous les 4 jours dans les zones rurales (certaines zones restant un mois entier sans électricité), entre 8 et 12 heures par jour à la Grande Comore, et environ 10 heures par jour à Anjouan.

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