Climat : Lancement d’un nouveau plan pour éliminer la déforestation d’ici 2030

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Par Houmi Ahamed-Mikidache

Everland, le premier incubateur mondial de  projets de conservation des forêts utilisant le mécanisme REDD+* en Asie, en Afrique et en Amérique latine  a lancé son nouveau plan forestier ce jeudi 2 juin à Stockholm en Suède, lors d’un forum sur l’innovation regroupant plusieurs acteurs de développement du marché du carbone. Ce forum a eu lieu dans le cadre d’une série d’événements organisés pour célébrer la journée internationale de l’environnement, prévue le 5 juin prochain.

Josh Tosteson – Président d’ EVERLAND Crédit Photo: EVERLAND

Elaboré en réponse aux engagements pris par 141 pays à la 26ème Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP26)  pour éliminer la déforestation d’ici 2030,  ce plan forestier proposé par Everland, une structure américaine, a pour objectif de protéger une zone équivalente à 17% de la perte de la couverture forestière   dans les 15 nations forestières les plus menacées du monde, dont le Brésil, la République démocratique du Congo, l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Cambodge. Les seuls projets représentés par cette structure américaine couvriront 23 millions d’hectares.

Dans le cadre de l’évaluation du plan forestier, Everland  fera un  rapport périodique et  transparent sur les progrès réalisés par rapport aux indicateurs de rendement clés (IRC) , tenant compte de quatre priorités : le développement communautaire à fort impact du potentiel de la REDD+ , l’efficacité des programmes REDD+ nationaux et territoriaux, la priorisation des droits des peuples autochtones et des communautés locales et le renforcement des initiatives axées sur le processus d’élimination de la déforestation des chaînes d’approvisionnement agricole.

Ce plan aidera, selon Everland,  les gouvernements des nations forestières à atteindre les contributions déterminées au niveau national (CDN) dans le cadre des  objectifs de l’Accord de Paris. Les entreprises, devraient jouer un rôle central pour aider les projets à atteindre les objectifs essentiels du plan en matière de climat, de collectivité, de gouvernance et de biodiversité

Les promoteurs du projet, les collectivités et les gouvernements qui dirigent la conservation de la biodiversité à travers la vente de crédit carbone  seront en mesure de générer 90 millions de tonnes de réductions d’émissions vérifiées (crédits de carbone) par année et plus de 800 millions de tonnes au total d’ici 2030. Les projets communautaires qu’Everland représente, ainsi que tous les autres projets REDD+, peuvent protéger un total d’environ 50,5 millions d’hectares.

Un plan forestier dans la continuité

Fondé sur la science et l’expérience, le nouveau plan forestier  d’Everland vise à s’attaquer à la cause profonde de la perte de la biodiversité. Il  souligne une ambition de faciliter le développement de 75 projets de conservation de forêts dans des points névralgiques, partout dans le monde. Il est le prolongement d’une série d’activités mettant en avant des solutions pour lutter contre la déforestation tout en créant des activités génératrices  de revenus, proposés par son partenaire Wildlife Works.

Reconnue pour le développement et la gestion du programme REDD+*, l’entreprise Wildlife Works  propose depuis plusieurs années des solutions innovantes basées sur le marché de la conservation de la biodiversité, par la vente de crédit carbone permettant le développement d’activités génératrices de revenus et impliquant une amélioration considérable des conditions de vie.

Le bassin du Congo, second poumon forestier mondial

Dans l’ouest de la République Démocratique du Congo, le long de la côte ouest du lac Mai Ndombe, Wildlife Works a mis en œuvre la stratégie de conservation REDD+ consistant à utiliser les revenus du carbone pour empêcher le rétablissement des contrats d’exploitation forestières, suspendus en 2008, suite à la révision gouvernementale du Code Nationale des Forêts. Ces entreprises ont longtemps déboisé la zone forestière de Mai Ndombe tout en ignorant les droits des communautés composées pourtant de plus  de 180 000 habitants, sur une surface de 740000 acres de forêt pluviale, abritant aussi des chimpanzés, des bonobos et des éléphants. La République du Congo (RDC) fait partie des pays du bassin du Congo, le deuxième poumon forestier mondial, après l’Amazonie.

Le lac Mai Ndombe-RDC- Crédit Photo: Wildlife Works

«  Les revenus de la vente de crédit carbone ont permis aux  communautés de Mai Ndombe de faire face à l’insécurité alimentaire et ont facilité la construction d’écoles et de centres de santé. Les pêcheurs du lac ont pu être doté de système de GPS», précise dans son intervention,  Neneth Freund, Chargée de la relation francophone chez Wildlife Works pour le projet REDD+ Mai Ndombe RDC.

 Le Kenya : de multiples opportunités

 Dans le sud est du Kenya, Wildlife Works travaille sur une surface  de 250 000 hectares de forêt dans le cadre du projet du corridor de Kassigau. C’est un projet de vente de crédit carbone mis en œuvre depuis 2011. L’entreprise travaille avec des rangers ( des agents de sécurité protégeant la faune et la flore), les communautés et les gouvernements locaux . « Travailler dans la forêt, c’est être au contact des gens, de la nature, vivre avec les animaux et préserver l’environnement », décrit lors du forum Joseph Mwakima , agent des relations communautaires du projet REDD+ du corridor de Kassigau. Et d’ajouter : « Les communautés  vivant à proximité du projet remarquent les répercussions positives : il y a maintenant des emplois, des  entreprises communautaires durables, des écoles et des établissements de santé, mais aussi de l’eau potable».

Un éléphant dans le corridor de Kassigau au Kenya- Crédit Photo: Everland

Pour Cara Braund, chef du projet de conservation au sein de Wildlife Works au Kenya, présente aussi en Suède, ce projet est aussi une opportunité d’emplois directs et indirects.

 « Nous avons crée 400 emplois et nous avons permis à plus de 1800 personnes, femmes et hommes d’accéder au marché de l’artisanat, en mettant en avant des actions communautaires locales ».

Le projet Paramos y Bosques

En Amérique Latine, Wildlife Works travaille depuis de nombreuses années avec la communauté Afro-Colombienne en Colombie. « La communauté Afro-Colombienne vit depuis des  centaines d’années dans la forêt pluviale et nous les aidons depuis plusieurs années à mettre en œuvre des activités durables à travers le projet Paramos y Bosques REDD+,  par notamment la mise en place de la gouvernance de ressources forestières, l’organisation de coopératives de femmes, la création d’emplois, l’amélioration des conditions d’éducation  et d’accès à la santé », fait  remarquer pendant la conférence,  Lider Sucre, Directeur régional de Wildlife Works en Amérique Latine .

La déforestation, un défi à relever au Cambodge

Des écolières dans la forêt Tumring au Cambodge- Crédit Photo: Everland

Le Cambodge, autre pays accompagné par Wildlife Works, utilise le mécanisme REDD+ depuis 2008. En partenariat avec la Corée du Sud, dans le cadre du projet Tumring REDD+, ce pays situé en Asie lutte contre la déforestation.  «  Le projet Tumring REDD+ joue un rôle important dans la lutte contre la déforestation, parce qu’auparavant les gens cultivaient du manioc et des noix de cajou partout, il y avait aussi des feux de forêt et les gens détruisaient constamment la forêt », témoigne lors du forum Chaly Y., chargé de communication du projet Tumring REDD+. Et de poursuivre : «  Depuis la mise en oeuvre de ce projet, le taux de déforestation a considérablement diminué: aujourd’hui, les communautés ont la possibilité d’obtenir un titre de propriété, de travailler en coordination avec les chefs locaux, et de créer des coopératives agricoles permettant la production de manioc et de noix de cajou notamment ».

Pour le président d’Everland, Josh Tosteson,  il est urgent d’agir, pour la préservation des forêts afin de lutter contre le changement climatique. «  Les échecs des promesses passées nous ont amenés là où nous en sommes aujourd’hui : les émissions de carbone provenant de la déforestation tropicale de ce siècle sont bien plus élevées que ce que l’on pensait » déplore-t-il.

Suwanna Gauntlett, la fondatrice et directrice de Wildlife Alliance, autre partenaire d’Everland, présente aussi à Stockholm rappelle que  50% des forêts tropicales sont détruites par la déforestation, et provoque le changement climatique. «  Quand vous coupez un hectare de forêt, la température s’élève à 6°Celcius et il y a des répercussions immédiates sur le niveau de la pluie, l’air est plus sec », relève-t-elle.

Le plan forestier d’Everland  intègre,  la plus importante intervention volontaire de financement du carbone à ce jour, avec une seule transaction qui devrait générer plus de 2 milliards de dollars en flux financiers au cours des 10 prochaines années pour les projets communautaires de conservation des forêts dans les pays du Sud. Ce plan forestier étendra le financement au-delà de cette intervention et d’autres projets seront élaborés par Wildlife Works, la Wildlife Conservation Society, la Wildlife Alliance et d’autres partenaires d’Everland.

Article Sponsorisé par Everland


*Le REDD+ signifie Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts: C’est un mécanisme de marché du carbone, mis en oeuvre par les Nations Unies pour inciter économiquement les grands pays forestiers tropicaux à éviter la déforestation et la dégradation des forêts.

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