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Afrique Climat- GLF Nairobi 2018 : les solutions  en Afrique

 

Du 29 au 30 août, le Bureau des Nations Unies, en partenariat avec  la Banque Mondiale, et les ministères allemands de l’environnement et de la coopération et du développement, organiseront au Kenya un événement  sur les perspectives et opportunités de la restauration des paysages en Afrique.

Explications.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

 

L’Afrique face aux Changements climatiques

Du 29  au 30 août 2018 , le forum mondial sur les paysages ( GLF) accueillera à Nairobi (Kenya) une conférence régionale intitulée «  Restauration des paysages en Afrique : perspectives et opportunités ». Cette conférence est organisée par le Bureau des Nations Unies à Nairobi, la Banque Mondiale et les ministères allemands de l’environnement de la coopération et le développement.

D’après  l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement , l’Afrique perd environ 2,8 millions d’hectares de forêts chaque année, près de 50 millions d’hectares de terres sont affectés par la dégradation. Les causes : les changements climatiques. L’Afrique, regroupant 38 Pays les Moins Avancés dont six Petits Etats Insulaires en Développement,  est constamment victime de la hausse des températures, de l’élévation du  niveau de la mer, et de l’irrégularité des précipitations. De fait, les agriculteurs doivent s’adapter dans l’urgence. Ils doivent tenir compte de la nouvelle pression sur l’eau et de la baisse de la productivité agricole pour gérer leurs cultures et leurs bétails.

Mais, ces dernières années, des communautés locales de Madagascar, du Rwanda, du Sénégal, de l’Ouganda, du Malawi, de l’Ethiopie et du Niger ont réussi à restaurer plus de cinq millions d’hectares de paysages dégradés. D’après les Nations Unies, ces communautés locales en Afrique apportent des solutions innovantes dans la restauration des paysages sur le continent avec d’importantes retombées dans les secteurs, de la finance, de la technologie, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation.

LE GLF NAIROBI 2018

Le forum mondial sur les paysages (GLF) est une plateforme mondiale scientifique sur l’utilisation durable des terres. Ce forum organisé régulièrement  dans le monde est une plateforme de recherche scientifique qui met en avant les communautés locales. Elle  affirme  ne pas représenter uniquement un gouvernement, une organisation, une religion ou une idéologie, mais  représente des peuples autochtones, des agriculteurs du monde du Cameroun au Népal, et a permis l’inter-connexion entre 3000 organisations et plus de 25 000 personnes dans le monde à travers plusieurs initiatives variées.

La conférence à Nairobi sera marquée par plusieurs ateliers et  sera, d’après les organisateurs,  l’opportunité  pour la jeunesse africaine expérimentée de partager ses expériences et d’obtenir un prix dans le cadre d’un concours. D’autres experts africains et internationaux évalueront l’approche paysagère en Afrique. Objectif : faciliter les interventions des secteurs public et privé, « pour que les promesses se transforment en action ». D’après les organisateurs, les partenaires réfléchiront ensemble afin d’élaborer des stratégies spécifiques de mise en œuvre de la restauration, en maintenant la dynamique politique mise en place par certains pays.

Les initiatives

Selon les Nations Unies, la restauration des paysages forestiers (RPF) peut mener à la sécurité alimentaire, hydrique et énergétique, à l’atténuation du changement climatique, et permettre d’exploiter des possibilités en matière de développement durable et d’économie verte en Afrique en créant des millions d’emplois en zone rurale et en stimulant les exportations et le commerce.

En Afrique, plus d’un emploi sur trois est lié à l’agriculture, et des initiatives comme l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) ou le projet ENABLE Youth de la Banque africaine de développement (BAD) montrent l’existence d’une volonté politique forte et d’un intérêt évident pour la recherche de solutions appropriées au contexte africain. Parmi les nombreuses initiatives qui visent à atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU, les objectifs d’Aichi, ceux de l’Accord de Paris et de la Déclaration de New York sur les forêts, comme la neutralité en termes de dégradation des terres en vertu, l’Initiative AFR100 (Initiative pour la restauration des paysages forestiers africains), qui contribue au Défi de Bonn, a motivé plus de 20 pays africains à s’engager à restaurer 100 millions d’hectares de paysages forestiers d’ici 2030.

Les thématiques

Pendant cette conférence, les experts traiteront de cinq thématiques : la mise en œuvre de la restauration des paysages, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, les droits, le financement des paysages durables, et la mesure du progrès vers les objectifs fixés en matière de développement et de climat. A travers, ces cinq thématiques, les experts aborderont des sujets liés à la technologie et l’innovation dans la gestion des forêts, le renforcement des capacités, les financement publics-privés innovants et instruments financiers qui ciblent les petits exploitants agricoles et les filières durables. Ils traiteront aussi de la question des droits sur la terre et sur les ressources : les droits des populations autochtones, les droits des femmes et des groupes vulnérables. Les experts échangeront sur les dernières connaissances et approches en matière de programmation et de mise en œuvre de la restauration des paysages, en soulignant l’importance des initiatives dans les pays africains soutenus par des organisations d’États africains (comme l’UA, le COMESA, la CEDEAO et l’OFAC) et d’autres partenaires notamment. Ils discuteront entre autres de l’équilibre entre des bénéfices socioéconomiques à court terme et des avantages écologiques à long terme,  du rôle de l’agroforesterie, de l’agriculture adaptée au changement climatique et des pratiques traditionnelles de l’utilisation des terres pour la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. Ils reviendront notamment sur l’initiative de reforestation des Nations Unies ( REDD+) qui vient juste de fêter ses 10 ans.

Résultats attendus : Amplifier la dynamique politique, viser une meilleure coordination régionale des acteurs concernés, échanger sur les derniers progrès scientifiques et enseignements dégagés accroître les investissements privés (nationaux ou étrangers) dans la gestion des forêts en Afrique : Lancer de nouveaux mécanismes financiers responsables et inclusifs, dans l’année suivant cette conférence, pour attirer des capitaux privés et servir d’intermédiaire entre les porteurs de projet et les investisseurs sur 50 grands projets au moins,  et déclencher un mouvement de citoyens en Afrique pour encourager la mise en œuvre par un dialogue plus souple entre les gouvernements et toutes les parties concernées, dont les populations autochtones, les femmes et les représentants des communautés.

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