» Les Comores pourraient être le pays modèle qui utiliserait 100% d’énergie verte »

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ENTRETIEN. En marge du sommet de la terre Rio +20,  le Vice-Président et Ministre de l’environnement des Comores, Fouad Mohadji revient sur les enjeux de la conférence de l’ONU sur le développement durable et positionne les Comores.

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Habari Zatrou : Avec l’appui du Commonwealth, le Centre pour le Changement Climatique de la Communauté Caribéenne (5Cs), le Programme environnemental de la région Pacifique (SPEREP) et la Commission de l’Océan Indien (COI ) viennent de signer un protocole de deux accords.   Que représente pour les Comores cette signature entre ces trois régions?

Fouad Mohadji: La signature de ces deux accords est avant tout un renforcement du partenariat des petits états insulaires d’une part, et d’autre part d’ une prise de conscience collective sur notre destin commun face a notre vulnérabilité, car la question du changement climatique est pour nos îles une question de vie ou de mort, autrement dit une question d’ordre Existentiel!

Les Comores sont membres de la COI, des Petits Etats Insulaires en Développement, de la Ligue Arabe et de  Union Africaine, pensez-vous qu’une révision des accords de partenariats économiques (APE) pourrait permettre de mieux lutter contre l’insécurité alimentaire?

Oui, dans une certaine mesure. Néanmoins un sursaut national s’avère urgent.  L’indépendance doit commencer avec la sécurité alimentaire. Sans autosuffisance alimentaire, il n’y aura point d’indépendance. Mais il faut surtout entreprendre une politique de consommation locale. En mettant l’accent sur l’agriculture, nous devons nous orienter vers le marché arabe avec l’exportation de rente, vanille bio en poudre, girofle mis en boîte pour satisfaire la cuisine comme la médecine. Nos frères omanais importent la banane depuis l’Amérique alors que nous pouvons leur en fournir.

L’Afrique à Rio a demandé un renforcement du Pnue et a réitèré sa demande concernant le financement du transfert des technologies. Même si le continent n’a toujours pas eu gain de cause, comment ce transfert pourrait se présenter pour les Comores ?

Ce transfert pour le cas des Comores, c’est d’abord le développement de l’hydraulique à Anjouan et Moheli et la géothermie en Grande Comore. Eu egard de son exiguité, les Comores pourraient être le pays modèle voire l’unique pays au monde qui utiliserait 100% d’énergie verte. D’ici 20 ans, elles pourraient ne pas dépasser les 70 megawatts. Mais comment réaliser cela sur fonds propres avec un budget annuel de moins de 70 millions d’euros ? Le décaissement du fonds verts pose problème. Mais il y a aussi  un manque d’expertise pour pouvoir présenter un projet bancable. Le Pnue transformé en une agence d’exécution par exemple pourrait, avec perspicacité,  combler ce vide.

Propos recueillis Par Houmi Ahamed- Mikidache

Habari Zatrou

(Rio- Brésil- Juin 2012)

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