L’archipel des Comores: de l’énergie fossile aux énergies renouvelables

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Ce passage de l’énergie fossile aux énergies renouvelables permettra aux Comores de réduire les émissions de Gaz à effet de Serre (GES), les coûts de l’utilisation des hydrocarbures par les Comores.

Anadolu Agency 28/11/2014

 

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AA//Houmi Ahamed-Mikidache

Aux Iles Comores, le temps est à l’énergie géothermique. La nouvelle Zélande, l’Union Africaine et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) viennent d’octroyer 65 millions USD à cet archipel, situé dans l’Océan Indien, à l’entrée du Canal du Mozambique.

Ce financement a été transmis au gouvernement des Comores à la suite de la signature d’un accord d’exploration d’énergie géothermique avec la Nouvelle Zélande et le PNUD.

« C’est le chef de l’Etat en personne qui s’est engagé personnellement dans ce projet de passage de l’énergie fossile aux énergies renouvelables» a déclaré à Anadolu, le Ministre de la Production, de l’Environnement, de l’Energie, de l’Industrie et de l’Artisanat des Comores, Abdou Nassur Madi.

Ce projet permettra de développer, pendant six ans, l’énergie géothermique dans les ménages, les entreprises privées et les établissements publics par l’énergie issue du Mont Karthala, le seul volcan en activité des quatre îles volcaniques de l’archipel des Comores.

Âgé de plus de 130 000 ans et constitué de deux volcans boucliers, le Karthala, d’une hauteur de 6000 mètres est comparé par certains scientifiques au volcan réunionnais le Piton de la Fournaise et aux deux volcans Hawaiens, le Kilauea et le Mauna Loa.

Une équipe d’experts néo-zélandais vient de démarrer à Bahani, au Nord-Est de Moroni (la capitale) des études exploratoires pour l’implantation de la centrale géothermique en Grande Comore. Leurs travaux comprennent trois phases : prospecter, forer et exploiter.

La phase actuelle d’exploration se poursuivra jusqu’en mai 2015. Les géologues, les ingénieurs et les représentants du gouvernement ainsi que des Nations Unies, rechercheront des lieux où la température dépasse 200 degrés Celsius.

« Ce n’est pas un projet pour demain: c’est un projet qui évolue. En attendant, nous avons visé la géothermie pour avoir une énergie propre », a indiqué M.Madi à Anadolu.

D’après le ministre, à moyen terme, les Comores développeront l’énergie solaire avec la République de Chine, à travers des centrales d’énergie photovoltaïque.

« Actuellement, il y a une mission d’experts chinois venue prospecter. D’ici 5 à 6 mois, nous aurons une centrale d’1 Méga, », a-t-il affirmé.

Ce passage de l’énergie fossile aux énergies renouvelables permettra aux Comores de réduire les émission de Gaz à effet de Serre (GES), mais il réduira aussi les coût de l’utilisation exclusive des hydrocarbures par les Comores qui se traduit par de nombreux délestages, une facture importante à cause des hydrocarbures importés et des soucis de gestion de la société comorienne de l’eau et de l’électricité (Mamwe).

D’après le rapport du projet d’appui au secteur de l’énergie en Union des Comores, présenté par la Banque Africaine de Développement (BAD) en 2013, le secteur de l’électricité dans les trois îles Grande Comore, Anjouan et Mohéli est en grande difficulté. Le taux d’accès à l’électricité ne dépasse pas 50%  entre les trois îles.

Le projet de développement de la géothermie aux Comores vient à point nommé. Même s’il a été pour la première fois impulsé en 2008 par le gouvernement précédent, lors d’un colloque dédié au volcan Karthala à Moroni. Intitulé « Maîtrise et valorisation », ce colloque a été marqué par la présence d’experts venus des Etats-Unis, des Philippines, de l’île de la Réunion,  de l’Afrique du Sud et du Kenya.

Depuis des décennies, les Comores font partie des Petits Etats Insulaires en Développement (PEID) particulièrement vulnérables aux changements climatiques. Les villes de Bambao, Hambou et Dimani en Grande-Comore, Cuvette, Moya, Domoni, Mutsamudu et Wani à Anjouan, Miringoni, Fomboni, Hoani et Wala à Moheli sont clairement identifiées par les Nations-Unies comme des zones à risques de catastrophes naturelles dans l’archipel.

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