Énergie – Khalifa Sall : « La mise en œuvre sera toujours locale »

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INTERVIEW. Dans la perspective de la Conférence sur le climat à Paris en novembre, Khalifa Sall, le maire de Dakar, s’est confié au Point Afrique.

Par notre envoyée spéciale à Luanda,

houmiKhalifa Sall est le premier magistrat de la capitale sénégalaise mais aussi secrétaire général de l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et président de Cités et Gouvernements locaux unis-Afrique (CGLU-Afrique). Il a répondu aux questions du site Le Point Afrique à Luanda, en Angola, en marge du second forum consacré à l’investissement dans les infrastructures urbaines qui s’est déroulé en avril 2015.

Le Point Afrique : Vous étiez à Paris il y a quelques semaines, invité par la maire de Paris et par l’ancien ministre Jean-Louis Borloo. Pouvez-vous nous expliquer comment vous liez ce projet de Jean-Louis Borloo à celui de Barack Obama sur l’électrification de l’Afrique ?

Khalifa Sall : Il faut tout d’abord s’en réjouir. Les Africains, par eux-mêmes, ont conçu un programme sur les questions énergétiques, qui avait été soumis à Copenhague, mais dont la mise en œuvre a posé problème. Aujourd’hui, ce sont les autres qui viennent vers nous pour nous accompagner, pour régler cette question essentielle de l’énergie. Que ce soient les Américains, avec le programme de l’électrification d’Obama « Powering Africa », que ce soit Jean-Louis Borloo, avec le programme de l’électrification de l’Afrique, c’est une question essentielle pour laquelle l’Afrique a des prédispositions. Nous avons l’eau, nous avons la nature, nous avons les ressources, et pourquoi ne recourt-on pas à l’expertise extérieure ? C’était ça, notre question à Paris. Nous l’avons dit à Jean-Louis Borloo.

Vous étiez assez sceptique à Paris. Vous discours n’était pas très positif à l’égard de M. Borloo ?

C’est vrai, cela avait transparu dans mes propos. Ce n’était presque pas contre M. Borloo. C’était par rapport à nous-mêmes. Avec tout ce dont nous disposons, nous avons besoin que les autres viennent nous pousser à agir ! Que ce soit l’offre américaine ou l’offre européenne, parce que M. Borloo porte une offre européenne, nous nous en réjouissons. C’est ça, la vérité. Ces offres peuvent nous pousser à faire des choix stratégiques, et c’est une excellence chose. Le scepticisme, c’était une sorte d’african susceptibility. Mais nous ne sommes pas contre les initiatives. Elles sont les bienvenues. Il faut uniquement que les Africains se les approprient. Ce qui m’a beaucoup plu dans l’initiative Borloo, comme celle des Américains, c’est qu’elles visent à impliquer et à responsabiliser les collectivités locales. C’est une très bonne approche pertinente et c’est surtout opportun. Parce que nous nous sommes tous rendu compte que le développement se passe au niveau global. Mais la mise en œuvre sera toujours locale. Donc impliquer et responsabiliser ceux qui seront dans la mise en œuvre au moment de la conception est une très bonne chose. En définitive, nous nous étions réjouis de la démarche de Mme La maire de Paris, Anne Hidalgo, et des bonnes dispositions de M. Jean-Louis Borloo. Nous avons accepté de soutenir l’initiative et de les accompagner.

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